the body physic

JOGGING AND JOSTLING WITH SPORT SCIENCE

by Dr. John Salmela

One result of the expansion of science and medicine into the field of amateur sport has been the inevitable blanket-tugging over their respective areas of professional jurisdiction and competence.

During amateur sport’s formative years and before preparation and performance had reached their present level of sophistication, increased health was viewed as the main by-product of physical activity. Medical doctors were perceived by the coaches, the athletes and possibly by themselves as the only professionals capable of interacting with sports people. Contact focussed mainly on the healing of sport traumas or the prescription of adequate doses of health-producing exercise.

During the 1960s the increased activity of both sport science and sport medicine meant that sport as a health model had to be modified to include the concepts of physical efficiency and maximum performance. It wasn’t long before the rapidly developing areas of multidisciplinary sport science expertise had evolved beyond the scope of the medical school curricula and were being developed at the graduate level within departments of physical education, kinesiology or kinanthropology. And so the early sport medicine notions of providing armchair exercises as a means to better health evolved into the rigorous laboratory-based programs of exercise physiologists aimed at enabling athletes to extend themselves for maximum performance.

At the outset of the 1970s the field of biomechanics emerged with its goal of improving movement efficiency through the application of the laws of mechanics to sport techniques. At the same time the social scientists specializing in sport psychology and sociology began to scrutinize such phenomena as sport skill learning, motivation, stress control, leadership, and affiliation.

As the coaches’ privileged position within the global playpen of sport was first encroached upon by medical doctors with their prophylactic and healing prescriptions, so too were the medical doctors required in turn to admit sport science doctors with their own prescriptions which had little or nothing to do with medicine, health and, in some cases, even exercise. It was evident that these “new kids on the block” would have to jostle professionally if they were to catch a corner of the sports services blanket.

As might be expected, individual medical and sport scientists organized into teams by forming professional groups. At first all concerned disciplines were represented within the Canadian Association of Sport Sciences, founded in 1967. Later on came the formation of splinter groups such as the Canadian Academy of Sport Medicine, the Canadian Society of Biomechanics, and the Canadian Society of Psychomotor Learning and Sport Psychology. Most recently, the Sport Medicine Council of Canada (SMCC) was established as an agency to regulate the sport medicine needs of Canada’s international teams.

While representatives of these professional societies were vying for their positions from the top down, the Coaching Association of Canada was attempting to determine the real support needs of the sports from the bottom up. Surveys of the technical directors and national coaches of the national sport governing bodies housed in the National Sport and Recreation Centre in Ottawa showed that the key areas of concern in order of priority are: sport psychology, including motivation, peaking and stress management; exercise physiology including sport specific fitness testing and training programs; and sport medicine, including equipment design and the prevention and treatment of injuries.

In the area of sport psychology, involvement of both an educational and a clinical nature has been used with increasing frequency to deal with the specific problems of coaches and athletes. The educational approach has been to either provide documentation or disseminate information on talent identification, goal-setting, motivation, skill learning, and emotional self-control coupled with appropriate strategies for the individuals to function on their own. The clinical approach used by qualified sport psychologists deals directly with athletes and coaches on an individual basis using the varied techniques of crisis control, relaxation, hypnosis, and biofeedback.

On the whole, Canadian athletes have more ready access to a broader range of competent sport science and sport medicine services than do those in most other countries. Although the issues of territorial rights and preferential status are not yet settled by the respective professional bodies, there does exist a platform for healthy communication through SMCC. And both the immediate and ongoing needs of the athlete and the coach can be served, often free of charge, through the vast university and hospital networks which lend their services to sport.

Dr. John Salmela is a professor and researcher in the psychology of sport learning and performance at the Université de Montréal. He has been president of the Canadian Society of Psychomotor Learning and Sport Psychology and a board member of the Canadian Association of Sport Sciences.

un corps sain

LES TRIBULATIONS DES SCIENCES DU SPORT

par John Salmela

L’une des conséquences de l’expansion de la science et de la médecine dans le domaine du sport amateur a été l’inévitable rivalité impliquant leurs champs respectifs de juridiction et de compétence professionnelle.

Au cours des années de développement du sport amateur et bien avant que les domaines de la préparation et de la performance n’atteignent leurs niveaux actuels de sophistication, il était généralement accepté que le principal dérivé de l’activité physique était une meilleure santé. Les docteurs en médecine étaient considérés par les entraîneurs, les athlètes et probablement par eux-mêmes comme les seuls professionnels capables de s’occuper avec compétence des sportifs. L’interaction se concentrait principalement sur la guérison des traumatismes à caractère sportif ou à la prescription de doses appropriées d’exercices “bons pour la santé”.

Au cours des années ’60, une activité accrue dans les domaines de la science sportive et de la médecine sportive se traduisit par une modification du sport comme modèle de santé afin d’y introduire les concepts d’efficience physique et de performance maximale. En peu de temps, les domaines en plein développement de l’expertise multi-disciplinaire des sciences du sport dépassaient les paramètres du curriculum de l’école de médecine, et s’inscrivaient aux programmes d’études universitaires des départements d’éducation physique, de kinésiologie et de kinanthropologie. Ainsi, les notions originales de la médecine sportive, suggérant des exercices de salon en vue d’une meilleure santé, se transformèrent en rigoureux programmes développés en laboratoire par des physiologistes de l’exercice, visant à rendre les athlètes capables d’aller au maximum de leur potentiel pour une performance maximale.

Au début des années 1970, la bio-mécanique émergea, avec ses objectifs d’amélioration de l’efficacité du mouvement par l’application de principes mécaniques à la technique sportive. A la même époque, les hommes de sciences sociales se spécialisant en psychologie sportive et en sociologie examinèrent certains phénomènes du sport, comme l’apprentissage, la motivation, le contrôle du stress, le leadership, et autres.

Alors que la position privilégiée des entraîneurs au sein du petit royaume du sport subissait la menace des docteurs en médecine avec leurs interventions prophylactiques et leurs prescriptions de guérisseurs, ces mêmes docteurs en médecine devaient reconnaître les docteurs en sciences du sport et leurs propres prescriptions ayant peu ou rien à voir avec la médecine, la santé et dans certains cas, même avec l’exercice. Il devint évident que ces “nouveaux venus” devaient jouer le jeu professionnellement s’ils avaient l’intention de s’accaparer un petit coin de l’action des services sportifs.

Comme on aurait pu s’y attendre, les hommes de sciences sportive et médicale s’organisèrent individuellement en équipes par la formation de groupes professionnels. Au début, toutes les disciplines intéressées étaient représentées au sein de l’Association Canadienne des sciences du sport, fondée en 1967. Plus tard, on assista à la création de groupes dissidents, tel l’Académie canadienne de la médecine sportive, la société canadienne de biomécanique, et la Société canadienne d’apprentissage psychomoteur et de psychologie sportive. Plus récemment, le Conseil canadien de la médecine sportive (CCMS) fut créé comme agence régulatrice des besoins en médecine sportive des équipes internationales du Canada.

Pendant que les représentants de ces sociétés professionnelles rivalisaient afin d’établir leurs positions respectives dans un ordre décroissant, l’Association canadienne des entraîneurs tentait de déterminer les besoins réels des sports dans un ordre croissant. Des enquêtes auprès des directeurs techniques et entraîneurs nationaux des associations nationales sportives résident au Centre national du sport et de la récréation à Ottawa démontrèrent que les principaux domaines d’intérêt, étaient, prioritairement: la psychologie sportive, comprenant motivation, culmination et exploitation du stress; la psysiologie de l’exercice, incluant tests spécifiques de conditionnement et programmes d’entraînement; et la médecine sportive, dônt la conception d’équipement et la prévention et le traitement de blessures.

Dans le domaine de la psychologie du sport, une utilisation de plus en plus fréquente de techniques de nature pédagogique et clinique s’attaque aux problèmes spécifiques des entraîneurs et des athlètes. L’approche pédagogique s’est manifestée par la provision de documentation ou la dissémination d’information pour ce qui a trait à l’identification du talent, l’établissement d’objectifs, la motivation, l’apprentissage et la maîtrise de soi sur le plan émotif, doublée de stratégies adéquates permettant aux individus de fonctionner par eux-mêmes. L’approche clinique telle qu’utilisée par des psychologues sportifs qualifiés traite directement avec athlètes et entraîneurs, sur une base individuelle, et se sert de techniques diverses de contrôle de crises, de relaxation, d’hypnose et de “biofeedback”.

En général, les athlètes canadiens ont plus facilement accès à une plus grande variété de services compétents de science et de médecine sportives que les athlètes de la plupart des autres pays. Bien que les problèmes de droits territoriaux et de statut préférentiel ne soient pas encore réglés par les différentes associations professionnelles, il existe déjà une plateforme de bonne communication par l’intermédiaire du CCMS. Et les besoins immédiats et futurs de l’athlète et de l’entraîneur peuvent être desservis, souvent sans frais, grâce aux vastes réseaux des universités et hôpitaux qui offrent leurs services au sport.

Le docteur John Sa/mela est professeur et chercheur en psychologie de l’apprentissage et de ia performance sportive à l’Université de Montréal. H fut président de la Société canadienne d’apprentissage psychomoteur et de psychologie sportive et membre du conseil d’administration de l’Association canadienne des sciences du sport.